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20/10/2012

« Prête à laisser tomber, Holacracy a redynamisé mon association »

Si Holacracy dispose d’un fort potentiel pour changer la vie de nos organisations, et peut-être même de nos sociétés, certains restent mesurés quant à son efficacité. Pourtant, de nombreuses personnes jouissent aujourd’hui des bénéfices de leur engagement avec ce concept novateur. C’est notamment le cas d’Esther Lobet, ancienne présidente de l’association ArTerre, qui récolte progressivement les fruits de son choix.

« On était tous dans un état de fatigue conséquent et, moi, j’étais prête à tout laisser tomber pour passer la main ». Ancienne présidente de l’association ArTerre et à l’origine de sa création six ans auparavant, Esther Lobet se souvient combien sa situation et celle des quelques membres les plus impliqués devenaient pesantes. Implantée sur l’île de la Réunion, cette organisation à but non lucratif, qui vise à promouvoir des modes de vie plus respectueux de l’Homme et de la Nature, compte 150 adhérents et fonctionne avec un noyau dur d’environ 7 personnes.

« Beaucoup de projets mais des difficultés à les mettre en place »

« Prête à laisser tomber, Holacracy a redynamisé mon association »

Avant de s’engager avec Holacracy, l’association se révélait, d’après Esther, « déjà très dynamique et pleine de projets néanmoins plusieurs avaient du mal à se concrétiser ». « utopie, exigence et volonté », ces mots font partie du vocabulaire des membres d’ArTerre mais, malgré ces bonnes intentions, l’organisation pâtissait « des difficultés pour mobiliser suffisamment de membres prêts à s’atteler à la construction de ces projets, notamment en prenant un minimum de responsabilités. »

Du coup, « un début de surcharge sur les quelques personnes les plus actives » alimentait une fatigue morale et physique.

C’est alors qu’Esther a décidé de voir comment l’association pouvait bénéficier de Holacracy pour évoluer. « J’ai été en contact en janvier 2011 avec Bernard Marie Chiquet, qui était venu présenter Holacracy dans une autre association », révèle-telle avant d’affirmer que cela lui a « beaucoup parlé à plusieurs titres ». « Du fait que j’étais présidente, fondatrice et membre très active d’une association, ça me parlait beaucoup », explique-t-elle « en effet, j’avais vraiment le souhait et la volonté que les membres de l’association prennent plus d’initiatives et de responsabilités, et qu’on arrête de toujours passer par moi ».

« Une nouvelle conscience organisationnelle dans l’association »

Perdue sur la manière de pouvoir prendre une autre place dans l’association tout « en permettant à chacun de trouver la sienne », Esther Lobet a découvert toute la pertinence de la raison d’être d’une organisation « C’est ce qui m’a nourri pour sensibiliser les membres de l’association et aller vers une nouvelle gouvernance », avoue t’elle. L’idée qu’une « organisation était une entité vivante au-delà des personnes qui la composent » a également beaucoup résonné en moi. En fait concrètement cela permet qu’au-delà de la vision morcelée que l’on peut se faire de l’association (selon ses centres d’intérêts), chacun puisse appréhender la direction vers laquelle l’association tend, son idéal de réalisation.

Un peu seule au début, du fait des réticences face à la nouveauté du concept, c’est collectivement que les membres actifs ont choisi de se tourner vers Holacracy et de solliciter l’accompagnement de iGi Partners, afin d’intégrer ce nouveau mode de gouvernance au sein d’ArTerre.

Même si l’association est encore au tout début de son aventure, le fait qu’il y ait eu une volonté commune de suivre le séminaire de lancement s’est révélé très positif. « Beaucoup de choses ont été mises à plat lors du séminaire, notamment sur la raison d’être de l’association, ses différents espaces », se souvient Esther tout en ajoutant qu’il est « très important de clarifier le fait que même si l’on a souvent le désir d’identifier une association à une grande famille, il faut accepter que nous ayons des postures différentes du fait de nos temps d’investissements respectifs, des responsabilités que nous acceptons d’endosser, de notre engagement ou encore de notre participation aux actions… Par ailleurs, au regard de Holacracy, on passe d’une hiérarchie pyramidale où tout passe par le bureau et dans notre cas, la présidente ! à une hiérarchie horizontale où l’autorité est répartie sur chacun des rôles identifiés. Ainsi chacun est autonome… la seule « obligation » étant d’être au service de la raison d’être de l’association ».

Les réunions organisées dans le cadre du séminaire ont ramené une « certaine sérénité » dans l’équipe dans la mesure où chaque participant a pu clarifier et choisir sa juste place dans l’association sans ressentir une hiérarchisation de valeur.

« Un élan positif et une redynamisation de l’organisation par Holacracy »

Personnellement, Esther Lobet avoue avoir été « apaisée ». « De pouvoir exprimer mes besoins et grâce au processus mettre immédiatement en place les premières petites actions pour changer les choses , c’est vraiment rassurant et prometteur », explique-t-elle en tirant, d’ores et déjà, bien des bénéfices. « Incontestablement, nous notons des améliorations immédiates en terme de clarification et de définition de ce qui est de l’ordre du réalisable et de qui fait quoi », évoque l’ancienne présidente avant d’enchaîner sur les autres points positifs apportés par Holacracy : « Nous sommes moins dans la recherche de la perfection. Cette exigence que nous nous imposions est un des freins qui nous empêchait d’avancer avec plus de fluidité. Ce poids a été enlevé car nous avançons désormais à petits pas. Chaque erreur , chaque difficulté devient est une façon de collecter des données pour aller de l’avant et bonifier nos projets. Nous sommes plus ancrés dans la réalité et nous nous sentons beaucoup plus réactifs… en evolution ».

Aujourd’hui, Esther et ses collaborateurs ont l’impression « d’être arrivés au bout de quelque chose mais en même temps de n’être qu’au début d’une nouvelle aventure » tout en se targuant de « l’élan positif et de la redynamisation » provoqués par Holacracy. « Désormais, je pourrais choisir les rôles qui me font vibrer », assure-telle non sans soulagement.

Son conseil aux personnes qui hésitent encore à partir avec Holacracy :

Tout d’abord, je pense qu’il faut faire tomber des peurs. Les gens ont parfois peur des mots. Ils dressent alors des barrières qui les empêchent de regarder au-delà de leurs préjugés. Alors, je leur conseille de prendre le temps de bien se renseigner avant de porter un jugement, de vraiment rester centrer sur le potentiel de l’outil dans leur équipe de travail. Surtout j’ai envie d’insister sur le fait qu’il ne s’agit pas d’outil de développement personnel mais bien d’un outil pour travailler plus efficacement dans une équipe de travail.

Avant Holacracy :

Surcharge de travail, fatigue physique et morale de quelques membres de l’association. Dynamisme, plein de projets mais manque de concrétisation… ou au prix de beaucoup d’énergie !
Utopie et ambition collective mais difficultés pour mobiliser en amont suffisamment de membres dans la construction des projets et des actions.

Découverte de Holacracy :

Prise en compte que l’organisation est une entité vivante, de son existence indépendamment des personnes qui la composent. Découverte des rôles.

Bénéfices de Holacracy :

Prise de conscience des différents espaces et type de membres de l’association. Clarification de l’engagement et de l’investissement des membres actifs. Plus de clarté sur qui fait quoi.
Définition de ce qui est de l’ordre du réalisable. Moins dans la recherche de la perfection avant d’agir, plus dans l’action Chaque erreur est une façon de collecter des données pour aller de l’avant. Plus d’ancrage dans la réalité.

Source : http://www.arterre.re/
Propos tenus par Esther Lobet, présidente d’arTerre, et recueillis par Anthony Poix, journaliste

iGi Partners est intervenu à l’île de la Réunion en septembre 2012, pour animer une journée D’REV (Découvrir, Révéler et Essayer en Vrai) auprès de l’association arTerre et accompagne depuis cette organisation sur six mois, le temps que celle-ci accède à son autonomisation en Holacracy. Si vous aussi vous souhaitez offrir cette journée à votre organisation, contactez-nous !

©2013 IGI Partners Tous Droits Réservés

 Photos :
© Stefan Körber – Fotolia.com
© Nomad_Soul – Fotolia.com

Auteur

Bernard Marie CHIQUET

Il a été plusieurs fois entrepreneur et dirigeant de grandes entreprises : Executive Director chez Capgemini, Senior Partner chez Ernst & Young, Président-Fondateur de Eurexpert. Dans un deuxième volet de sa carrière, il a acquis une compétence d’executive coach (HEC), de médiateur (CAP’M) et coach en Holacracy® depuis 2011 et Master Coach depuis Janvier 2013, le plus haut niveau de certification.

Durant toutes ces années en tant que dirigeant, il a constaté que les organisations étaient sources de beaucoup de gâchis d’énergie et humain. “Comment avoir une structure organisationnelle simple, explicite, sans jeux politiques et de domination, qui s’adapte aussi vite que le changement lui-même et permet à l’être humain de libérer son potentiel ?” C’est pour répondre à cette question et trouver des alternatives au modèle hiérarchique pyramidal qu’il a fondé l’institut iGi en 2007 (aujourd’hui renommé Nova Consul), First Holacracy® Premier Provider depuis 2010.

Aujourd’hui formateur, consultant en organisation, coach, conférencier, professeur à l’IAE Lyon School of Management (Université Jean Moulin Lyon III) et intervenant à HEC Executive Education, centré sur l’évolution des modes de gouvernance et le leadership, Bernard Marie CHIQUET a crée le Management Constitutionnel®, aboutissement de ses recherches, pour apporter des solutions concrètes, sortir du statu quo et libérer les organisations.

 

 

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